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Chaleur record en Europe? Ça chauffe entre journalistes et fact-checkeurs

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Aurait-on jamais pu imaginer contester les températures des bulletins météo ?

Les récentes annonces de réchauffements records et de vagues de chaleur dans les médias traditionnels aux États-Unis et en Europe (comme CNN, Der Spiegel, la BBC ou France Info) ont donné lieu à de violentes controverses. Il y a quelques jours, une joute de vérification de la température entre un journaliste météo de la BBC et un ‘fact-checkeur’ italien a fait le buzz sur les réseaux. Alors que la BBC annonçait des maxima avoisinant les 46-47° sous le hashtag #europeheatwave ou ‘vague de chaleur en Europe’, de nombreux internautes ont crié à l’exagération, en publiant des températures inférieures de 10°, considérées comme étant dans la norme saisonnière.

Temperatures, tweet de Robin Monotti

Le tweet du réalisateur italien Robin Monotti, qui a juxtaposé les images des annonces faites par la BBC en Grande-Bretagne et la BBC italienne en exposant la différence flagrante entre les deux bulletins, a récolté plus de 1,1 million de signatures. La BBC a donc mandaté un de ses ‘spécialistes de la désinformation sur le changement climatique‘ pour le remettre à sa place. Mais le dénonciateur s’est entêté et c’est toute une bataille ouverte qui s’en est suivie, à propos des modes de prises de la température et de la légitimité des stations de référence. Manifestement, le sujet ravive le débat sur la manipulation de l’information.

Créer un sentiment d’urgence

D’un côté, des experts internationaux se sont réunis en urgence pour lancer l’alerte, estimant non seulement que juillet 2023 serait le mois le plus chaud jamais enregistré, mais que cela pourrait même être le mois le plus chaud de l’histoire de la terre. Certains, comme Karsten Hautstein de l’Université de Leipzig, affirment qu’il s’agit probablement de la température globale la plus élevée depuis au moins 120 000 ans. Tous insistent sur l’urgence de prendre des mesures pour tenter de réduire le réchauffement de la planète.

En revanche, pour d’autres groupes se désignant comme ‘climato-réalistes’, il s’agit d’une exagération et les températures de 48° en Europe n’auraient jamais eu lieu. C’est l’Agence Spatiale Européenne qui aurait déclenché la fausse alerte avec la publication d’un rapport ‘bâclé, manipulateur et mensonger’. Concernant les records mesurés en Italie, l’association attire l’attention sur le fait que les températures ont été prises au sol et dans des endroits particulièrement chauds (par exemple le tarmac d’un aéroport) et non à 2 m de hauteur, comme c’est normalement le cas pour les bulletins météo.  L’on aurait donc plutôt assisté à une opération de propagande à la faveur des chaleurs estivales habituelles, pour pousser certains objectifs politiques sous prétexte de menace climatique.  Les auteurs citent comme preuve le fait que le quotidien allemand Der Spiegel a finalement corrigé ses dires en expliquant les différents types de mesures de températures.

Question politisée

De toute évidence, la question divise, autant qu’elle est politisée. Le fait que l’ONU vienne s’en mêler, en ‘confirmant que le mois de juillet sera le mois le plus chaud enregistré sur la planète’ ne trompe pas. L’information concernant le climat est la nouvelle priorité de l’agenda politique. Les annonces alarmantes serviraient-elles à préparer le public aux politiques de la ‘santé liée au climat’ et à l’alliance entre l’OMS et la COP28 au nom de ‘la santé globale’ ? Lors de la nomination de la Dre Vanessa Kerry, la fille de John Kerry (le Monsieur climat du gouvernement Biden), comme première envoyée spéciale du directeur général de l’OMS pour le changement climatique et la santé, il a bien été spécifié que l’une de ses premières tâches serait de créer un sentiment d’urgence.

Or, si l’impact des changements climatiques mérite certainement d’être discuté, c’est avant tout sur la base d’une information complète et objective, et non dans une ambiance d’hystérie médiatique. Le fait qu’il y ait déjà un tel désaccord quant à une donnée aussi simple que des relevés de la température locale et que les rédactions paieraient ‘des journalistes spécialistes de la désinformation sur le changement climatique’ donne à réfléchir.