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Enfants abusés sexuellement: un reportage brise le silence

Des professionnels et des mères expliquent pourquoi toujours aussi peu de plaintes sont prises au sérieux par la justice.

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Réalisé par la journaliste Laetitia Rodrigues pour NTD France, un nouveau documentaire aborde le thème sensible des violences sexuelles envers les enfants, dont l’inceste.

Le reportage fait des allers-retours entre la France, la Belgique et la Suisse, où de nombreuses mères se sont réfugiées pour que leur(s) enfant(s) échappe(nt) aux abus.

Les différences de procédures et de méthodes, de moyens et de résultats entre les pays, ainsi que les zones d’ombre, sont également mises en lumière.

Autour de 6000 plaintes pour viol sur mineur sont déposées chaque année en France, mais seulement 500 aboutissent à une condamnation. Ballottées dans les méandres du système judiciaire, des mères arrachées à leurs enfants luttent depuis des années contre un monstre à deux têtes : l’abus et l’indifférence. Laetitia Rodrigues

Plusieurs mamans “désenfantées” témoignent à visage découvert et exposent les failles du système judiciaire. Alors qu’elles se sont tournées vers les autorités pour protéger leurs enfants d’un parent ou conjoint abusif, plusieurs se sont vues retirer la garde de leurs enfants et ont été accusées à leur tour.

L’argument du “parent aliénant” serait systématiquement avancé en France : cela part du principe que l’histoire d’abus serait une invention pour nuire à l’autre parent. Alors que statistiquement, les abus sexuels inventés de toutes pièces ne représentent que 6% de toutes les dénonciations. Cette accusation retournée contre le parent protecteur permet aux autorités de le séparer de son enfant et même de confier celui-ci à l’abuseur.

Pour certaines comme Priscilla Majani, l’engagement citoyen et d’une fondation (voir ci-dessous) a permis leur libération et réhabilitation, mais beaucoup attendent encore dans un quotidien déchirant.

Ce documentaire questionne la capacité du système à évoluer pour commencer à véritablement défendre les plus vulnérables. Laetitia Rodrigues

De nombreux spécialistes sont interrogés et expliquent tour à tour les rouages et les travers de ces procédures.

La fondation CIDE au secours des enfants

Pour décrypter ce qui cloche dans le système actuel, la journaliste a pris soin de contacter le CIDE (Comité International pour la Dignité de l’Enfant), basé en Suisse. Cette association, devenue une fondation d’utilité publique, milite depuis 1991 à la diffusion d’informations concernant des violations des droits de l’enfant, “qui n’étaient pas publiées dans les circuits médiatiques traditionnels”, peut-on lire sur leur site Internet.

Le syndrome de l’aliénation parentale est une théorie abracadabrante qui n’est pas reconnue par la communauté scientifique mais qui malheureusement est appliquée en France. Me Olivier Flattet, avocat du CIDE

La toute première enquête du CIDE a permis de dénoncer une agence de voyages suisse qui organisait des voyages en Thaïlande pour des pédophiles. Aujourd’hui le CIDE continue à faire des enquêtes et agit concrètement sur des cas particuliers d’enfants en danger.

Le CIDE travaille “de façon pluridisciplinaire avec principalement des enquêteurs, des avocats mais aussi des médecins, psychologues et assistants sociaux”.