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Journalistes, il est temps de retrouver la raison

La plupart des membres de la presse incarnent désormais "le bras dactylographié du gouvernement" et trahissent ainsi leur devoir envers la population. C'est le constat sans concession posé par la fondatrice du média en ligne indépendant L'Impertinent, Amèle Debey, qui rappelle sa profession à l'ordre.

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Article reproduit avec l’aimable autorisation de son auteure.
(Note de l’éditrice : certains éléments de mise en page ont été modifiés afin de faciliter la lecture)

Journalistes, il est temps de retrouver la raison

La radicalisation des organes de presse dans l’idéologie la plus éloignée de leur mission initiale a pris un nouveau tournant avec la campagne pour la loi Covid. Désormais, la retenue la plus élémentaire afin de conserver l’illusion d’un débat démocratique n’est même plus à l’ordre du jour. Les manchettes de journaux affichent clairement leurs positions, sans s’embarrasser de respecter le moindre équilibre nécessaire en période de votations.

C’est désormais acquis, l’impartialité journalistique totale est un leurre. Elle n’est d’ailleurs certainement même pas souhaitée par les lecteurs, qui choisissent leurs médias en fonction de leurs inflexions et ne se contentent pas de lire des dépêches d’agence. Ce qui nous amène à devoir définir la limite entre un papier incarné, subjectif et de la propagande d’Etat.

La crise Covid a rebattu les cartes de bien des secteurs, mais le journalisme fait partie de ceux pour lesquels rien ne sera plus jamais comme avant. En choisissant d’incarner le bras dactylographié du gouvernement, la plupart des membres de la presse ont trahi leur lectorat ainsi que leur devoir envers la population.

Le pays est fondamentalement dirigé par trois grands titres alémaniques

Une politicienne zurichoise de gauche me confiait récemment que le pays était fondamentalement dirigé par trois grands titres de presse alémaniques. En effet, lorsque le Conseil fédéral a tardé à étendre le pass sanitaire, le battage qui s’en est suivi a fini par avoir raison des convictions de nos sept sages. En particulier de celles d’Alain Berset, qui a bien besoin de pouvoir compter sur la collaboration de la presse, alors qu’il affronte une crise de loin pas aussi privée que ce que l’on se plaît à dire. D’ailleurs, le silence gêné de la plupart des gens du métier, prompts à mettre toute cette histoire sur le dos des comploteurs de l’UDC, ne laisse pas vraiment de doute sur ce qui se trame dans les hautes sphères.

Désormais, le mot d’ordre de nos journaux c’est le Oui à la loi Covid, comme Le Temps ne s’est pas gêné pour l’afficher en grosses lettres. Quelques mois après que ses oracles nous ont gratifiés du titre suivant, en Une: La vaccination, c’est l’unique remède.

Certaines statistiques introuvables dans les médias

En revanche, les statistiques de l’OFS qui démontrent que les hospitalisations ont baissé en 2020 et que le nombre de patients Covid dans les hôpitaux s’élevait alors à 2,9% sont quasiment introuvables dans les médias. Le Matin, qui s’est tout de même fendu d’un article à ce propos, a vraisemblablement oublié de préciser ce chiffre, à savoir le plus parlant, dans son papier. Il ne faudrait surtout pas prendre le risque d’informer les gens, de leur donner de vraies bases de réflexion, de leur rapporter une réalité qui ne convient pas à l’agenda gouvernemental.

Alors on trie les informations. On ne cesse de tourner les faits afin de conserver la population dans la peur et on donne systématiquement la parole aux mêmes intervenants, identifiés comme en accord avec la version qui nous convient le mieux. Dans une sorte de cabale univoque qui n’est rien de plus que de la manipulation de masses.

Privilégier les médias indépendants 

Peut-être les opposants à la loi Covid ont-ils un budget important qui leur a permis une présence calibrée dans les rues, que ce soit en terme d’affichage ou de manifestations, comme les journaux se sont dépêchés de le souligner, mais qu’est-ce que quelques slogans contre une vendetta médiatique?

Le quatrième pouvoir n’a jamais aussi bien porté son nom. Et ses acteurs, s’ils ne sont pas forcément malintentionnés, ni conscients des ravages de leur matraquage, ne peuvent pas ignorer un parti pris parfaitement indigne d’une profession que l’on ne choisit pas pour autre chose que la passion.

Il est temps de délaisser les officines de propagande étatique que sont devenus certains titres et de privilégier les médias indépendants et intellectuellement honnêtes, afin que les premiers ne puissent plus influer impunément sur le résultat d’une votation. Concernant le Covid ou pas, d’ailleurs.