Covidhub est devenu essentiel.news le 8 avril 2024, découvrez pourquoi.

La croissance verte? «Illusion!»

Produire, vendre et consommer toujours plus, même écologiquement, ne suffit pas à rendre notre société durable. Entretien avec l'économiste de la décroissance Timothée Parrique.

Partager

Ralentir ou périr. L’économie de la décroissance. C’est le titre de l’ouvrage publié par Timothée Parrique au éditions du Seuil en 2022. Ce spécialiste de l’économie écologique répond ici aux questions de notre confrère Martin Bernard d’Antithèse.

La croissance, qu’elle soit verte ou pas, implique une hausse de la surconsommation, affirme T. Parrique. Les quelques solutions présentées comme écologiques, telle la voiture électrique, ne font que déplacer ailleurs la pression sur la nature, sans régler le problème de notre addiction à toujours plus.

Ce problème n’est jamais abordé de façon systémique, en associant les aspects écologiques, économiques, sociaux et psychologiques. Or notre système boulimique n’est pas durable. Il dilapide à la fois les ressources naturelles et notre temps disponible pour produire beaucoup de choses dont nous n’avons pas vraiment besoin.

Décider démocratiquement ce qu’il faut réduire

Alors, où et comment réduire ces gaspillages? Timothée Parrique s’oppose au serrage de ceinture auquel les élites veulent astreindre les populations. Il s’agit d’instaurer un débat démocratique de toute la société pour déterminer ensemble les activités les plus polluantes et les moins nécessaires – par exemple les 4×4 en ville.

Cela permet du même coup de repenser à quoi sert, au fond, l’économie. Avant tout à satisfaire les besoins concrets des gens.

T. Parrique décrit dans cette vidéo l’insoutenabilité écologique et sociale du système actuel, basé sur l’accaparement (comme la spéculation immobilière) et la croissance… de la pauvreté. Il montre l’absurdité du système de calcul des richesses basé sur le PIB, qui additionne les productions et les destructions.

En esquissant un possible nouveau projet de société, l’économiste met l’accent sur la réduction du temps de travail, qui allégera la pression sur l’environnement tout en générant une croissance enfin qualitative de nos satisfactions immatérielles.