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“L’OMS est devenu l’instrument de ses investisseurs”

Dr David Bell, expert en santé publique et ancien consultant à l'OMS dénonce les dérives de l'organisation.

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Interview du média suisse Resilients.TV

David Bell est médecin en santé publique et consultant en biotechnologie dans le domaine de la santé mondiale. Il a été médecin et scientifique à l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et chef de programme pour le paludisme et les maladies fébriles à la Fondation pour les nouveaux diagnostics innovants (FIND) à Genève, en Suisse. Il est directeur des technologies de santé mondiale à Intellectual Ventures Global Good Fund à Bellevue, WA, aux États-Unis et collabore également aux articles publiés par le Brownstone Institute.

En 2023, le Dr David a publié un article dans une revue scientifique intitulé : “Pandemic preparedness and the road to international fascism” dans lequel il s’inquiète de la dérive de l’OMS, de plus en plus influencée par des intérêts financiers au détriment de la santé des populations.

Dans l’entretien consacré à Resilients.TV, le médecin décrit ce changement au sein de l’organisation:

Lorsque j’ai commencé à travailler pour l’OMS en 2002, il était très difficile, voire impossible, d’avoir des contacts avec des organisations privées. Il s’agissait d’éviter les conflits d’intérêts, le secteur privé ne pouvait par exemple jamais participer aux réunions. Mais cette culture de la retenue a complètement disparu ces 20 dernières années, à cause des partenariats « public-privé » qui entourent l’organisation.

On a vu arriver des gens avec des sommes colossales et l’OMS a réagi en se disant que plus il y avait d’argent, plus cela sauverait des vies. Mais la manière dont cet argent est dépensé n’est pas décidée par les destinataires finaux, ni par l’avis des commissions d’experts, mais par l’individu ou l’entreprise qui le donne.

Dans le cas des entreprises, il est évident que l’intérêt et la responsabilité de ces dons est d’augmenter le revenu des actionnaires. Dans le cas d’un individu, cela peut être motivé par l’objectif de promouvoir sa vision du monde, mais aussi son portefeuille d’investissements ».

C’est en particulier ce système de financement et la montée en puissance des partenariats public-privé qui pavent la voie vers un retour à une forme de fascisme:

Le poids extrêmement lourd de l’industrie pharmaceutique a conduit l’OMS a passer d’une approche sanitaire horizontale basée sur les besoins des communautés à une approche verticale basée sur les produits du marché. Aujourd’hui, l’on décide en haut lieu quels produits on va distribuer pour s’occuper de la santé des gens plutôt que de chercher à savoir quelles sont les priorités dans leurs communautés et de leur donner les moyens d’y répondre.

La crise du Covid-19 a exacerbé des problèmes apparus il y a plusieurs décennies et a conduit à une réponse marquée par une centralisation de la prise de décision, un mépris des droits humains, et une confusion des intérêts publics et des intérêts privés, qui tous évoquent le mauvais souvenir du mot tabou qui commence par F.

Pire encore, des modifications de règles internationales et un traité pandémique, tous deux en voie d’adoption à l’OMS, visent essentiellement à pérenniser cette réponse dysfonctionnelle.

Son article est disponible  ici: https://onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.1111/ajes.12531