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UE et OMS lancent le passe sanitaire mondial

Des voix critiques rappellent les épisodes autoritaires, voire sanglants, lorsque l'actuel directeur de l'OMS avait des responsabilités politiques en Ethiopie.

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L’OMS et l’UE, sous couvert de «protection des citoyens», ont signé le lancement d’un passe sanitaire mondial basé sur celui de l’UE. L’initiative n’a pas fait l’objet de consultations publiques, alors que beaucoup s’interrogent sur les dérives possibles d’un tel système.

Cette information est aussi une occasion de revenir brièvement sur le passé controversé du directeur actuel de l’OMS, l’Éthiopien Tedros Adhanom Ghebreyesus.

Sous couvert de “sécurité” et de “protection”

Lundi 5 juin à Genève, une «initiative historique pour renforcer la sécurité sanitaire mondiale» a été signée entre le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, et la commissaire européenne à la Santé Stella Kyriakides, comme on peut le lire dans 20 minutes via une dépêche de l’AFP.

Affirmant vouloir «protéger les citoyens du monde entier contre les menaces actuelles et futures pour la santé, y compris les pandémies», l’Organisation mondiale de la santé va utiliser le certificat Covid numérique de l’Union européenne comme premier pas vers un futur système mondial de certification, apprend-on.

Ce n’est que la première étape

Le but officiel de l’OMS est à terme d’offrir «un large éventail de produits numériques pour améliorer la santé de tous».

Selon le directeur de l’OMS, ce futur système de certification numérique mondial serait « fondé sur l’es principes d’équité, d’innovation, de transparence et de protection des données et de la vie privée ».

Les protagonistes parlent de «bien public mondial» sans jamais évoquer les risques associés à ces technologies dans les mains d’Etats autoritaires.

L’ombre de Bill Gates

Pour rappel, la candidature de Tedros Adhanom Ghebreyesus à la tête de l’OMS avait été officiellement soutenue par Bill Gates, magnat des systèmes informatiques et de la digitalisation (fondateur de Microsoft qui gère les dossiers électroniques des patients en France notamment). Ce philanthro-capitaliste s’est révélé intéressé financièrement et obstiné dans la gestion de la santé par les vaccins.

La Fondation Bill et Melinda Gates a été impliquée dans plusieurs scandales dans les pays en voie de développement et finance toujours des recherches controversées, notamment sur les modifications génétiques de moustiques, selon un documentaire d’Arte intitulé “L’Afrique, les OGM et Bill Gates”.

Les deux hommes avaient d’ailleurs déjà eu des contacts lorsque le Dr Tedros était ministre de la santé éthiopien, profitant à l’époque déjà de généreuses donations de la Fondation Bill et Melinda Gates. Une collaboration qui se poursuit et s’est développée au sein de l’OMS sous l’égide de son directeur éthiopien.

Avant d’être élu à la tête de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus siégeait au conseil d’administration de l’alliance Gavi Vaccine. Il présidait également Global Fund, une autre entité fondée par Bill Gates avec pour tâche la lutte contre la malaria, le sida et la tuberculose. En d’autres termes, Tedros Adhanom est un homme de confiance du «philanthrope» milliardaire et du lobby des pharmas vaccinaux. Cette position lui a permis de se faufiler tout droit au sommet de la pyramide du pouvoir, qui, du moins d’un point de vue purement formel, symbolise la santé publique mondiale.

Dr Tedros, ancien homme fort d’un mouvement tyrannique

Pour contre-balancer les propos angéliques du communiqué de presse officiel de l’OMS au sujet de cette collaboration avec l’UE, il est bon de rappeler que le parcours de Tedros Adhanom Ghebreyesus est entaché d’antécédents tendant à démontrer que les droits humains ne semblent pas être pour lui une priorité absolue.

Le Dr Tedros fait partie d’une minorité ethnique qui a eu le monopole étatique des décennies durant en Ethiopie, organisée politiquement sous l’appellation du Front de libération du peuple tigré (TPLF). L’actuel directeur de l’OMS est considéré comme étant le troisième homme fort de ce mouvement controversé, jugé tyrannique par ses opposants. Jusqu’à son accession au pouvoir par la violence en 1991, le TPFL était listé comme organisation terroriste par les États-Unis.

Manipulations épidémiques

Dans les années 2000, alors qu’il était ministre de la santé, le Dr Tedros a contribué à cacher plusieurs épidémies de choléra à la communauté internationale, en imposant même le nouveau nom de “diarrhée aqueuse sévère” à cette épidémie, nous apprenait un article du Washington Post en 2017. Ce tour de passe-passe lui a permis de se vanter d’être le seul pays de la corne de l’Afrique à ne pas avoir été touché par le choléra.

Instrumentalisation de l’aide humanitaire

En 2010, un rapport de Human Rights Watch écrivait que le gouvernement éthiopien utilisait l’aide au développement pour supprimer la dissidence politique, en conditionnant l’accès aux programmes gouvernementaux essentiels au soutien du parti au pouvoir. Le refus de soins d’urgence avait également été relevé. Le Dr Tedros était alors ministre de la santé.

Imaginons une seconde l’usage qui serait fait d’un passe sanitaire universel dans un tel contexte, avancent les critiques de ce système. Permettrait-il de «protéger les citoyens du monde entier», vraiment? Ou donnerait-il un outil de répression politique supplémentaire à des régimes autoritaires?

«L’un des pires violeurs des droits humains»

En 2015 et 2016, des centaines de manifestants ont été tués par les forces de l’ordre en Éthiopie alors qu’il était ministre des affaires étrangères. Lors de sa campagne de candidature à la tête de l’OMS, il avait qualifié de «maux d’une démocratie naissante» les violations répétées des droits humains dans son pays.

France24 relatait en 2017 les propos de la journaliste éthiopienne Reeyot Alemu. Emprisonnée pendant quatre ans, elle décrit le directeur général de l’OMS comme «l’un des pires violeurs des droits humains». Elle avait dénoncé le manque de soins médicaux durant sa détention, malgré un cancer du sein. Elle estimait que l’élection du Dr Tedros ternissait la réputation de l’OMS.

En tant que ministre, le Dr Tedros aurait participé activement à la répression de journalistes et à l’extradition de centaines de dissidents réfugiés à l’étranger. Le journaliste Andargachew Tsege, citoyen britannique d’origine éthiopienne a été victime d’un rapt organisé à l’aéroport d’Adis Abeba en 2014, cinq semaines après une visite d’Etat officielle à laquelle Tedros Adhanom Ghebreyesus avait participé.

Autoritarisme introduit à l’OMS

Rappelant ces méthodes autoritaires incompatibles avec un système démocratique, Tedros Adhanom Ghebreyesus a déclaré unilatéralement en 2022 la variole du singe comme une nouvelle pandémie. Contre l’avis de son propre conseil scientifique au sein de l’OMS.

Est-il bien raisonnable de donner autant de pouvoir sur nos destinées à une seule personne, choisie de manière opaque et sans aucun débat public? L’instauration de ce passe sanitaire mondial semble de mauvais augure avant l’arrivée prévue pour 2024 d’un traité pandémique contraignant de l’OMS, dénoncent les opposants à cet accord actuellement en négociation.

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