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Port du masque et sanctions: un père valaisan en grève de la faim

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Depuis le 28 janvier dernier, Adrien de Riedmatten, 46 ans, au chômage et père de cinq enfants, a cessé de s’alimenter.

La raison ? Il proteste contre la menace de sanctions faite aux 35 familles refusant le port obligatoire du masque à l’école imposée  aux enfants et ayant donc gardé les leurs à la maison.

Pourtant, explique-t-il dans une vidéo podcast reprise par Radio Libre (qui lui consacre une page sur son site), le “Plan de protection” qu’on lui a remis indique que c’est bien la marche à suivre pour les parents dans cette situation.

Alors, avec la pudeur de l’humour – sa vidéo s’intitule “On ne mâche rien” – et malgré “les crampes, la fatigue, la soif” et les déjà 10 kilos perdus, il tient bon depuis le 28 janvier. Son but : obtenir la levée des éventuelles sanctions.

 

 

Porteur du syndrome d’Asperger, une forme d’autisme, Adrien a compris ce qu’a ressenti son fils de 9 ans lorsque ce dernier a fait une crise d’angoisse à la perspective de devoir porter le masque toute la journée à l’école.

Bénéficiant lui-même d’une dispense en raison de sa condition, le père a voulu en obtenir une aussi pour son enfant. Sans succès : il s’est heurté aux refus successifs du pédiatre – celui-ci invoquant une “directive” qui se serait révélée inexistante au moment des faits – et de l’infirmière scolaire. En lieu et place, il a reçu copie du fameux “Plan de protection”, qu’il a interprété comme une autorisation à scolariser son fils à la maison. Dont acte.

Amende de 1000 francs et “crise d’égo”

Mais surprise, il a appris qu’il était convoqué et passible d’une amende de 1000 francs pour le “congé illégal” de son fils. “1000 francs, c’est plus du tiers de ce que je gagne.”

Il se défend : “Moi, j’ai envoyé mon fils à l’école, c’est l’école qui l’a mis dehors.” Adrien n’a donc fait que suivre les consignes édictées par le Conseil d’Etat lui-même.

Au-delà de cette situation kafkaïenne, il regrette surtout la “crise d’égo” apparente du magistrat centriste en charge de la Santé du canton du Valais, Christophe Darbellay.

“Je fais mon travail de père”

“Puisque M. Darbellay veut visiblement la peau des parents, je lui offre volontiers la mienne en guise d’amuse-gueule”, écrit-il sur le site de Radio Libre. “Je refuse, d’être bousculé, maltraité, forcé ou menacé parce je fais mon travail de père, et cela même si je ne suis qu’un handicapé.”

“Un Etat ne tient jamais par la peur”

“Le travail d’un magistrat, c’est d’organiser la paix sociale”, déclare-t-il encore. Au lieu de cela, il semble que Christophe Darbellay ait plutôt choisi “d’écraser les faibles” pour “montrer qu’il faut obéir, car ils ont derrière la tête qu’il  y aura une prochaine fois.” Il faut donc “cultiver la peur avec des menaces de sanctions, d’amendes, etc.”

Mais ce prof d’histoire prévient : “L’Histoire montre qu’aucun Etat ne tient jamais par la peur.”

Black-out médiatique et collecte de dons

A noter qu’aucun média “mainstream” n’a jugé bon de traiter du sujet, un “black-out médiatique autour du gouvernement valaisan”, estime Adrien dans une interview donnée au Collectif Parents Suisse.

Il salue le Collectif Parents Valaisans, qui organise une récolte de dons pour payer les amendes dont risquent de faire l’objet les 35 familles concernées.

Pour aller plus loin :

  • Interview d’Adrien par Sabrina, du Collectif Parents Suisse :