À l’occasion de leur 6e échange aux Rencontres de Cara à Genève, le 2 décembre 2023, Philippe Bobola et Jean-Dominique Michel ont croisé leurs points de vue sur la crise que le monde traverse à la lumière de la dimension spirituelle. Et si la solution aux épreuves des dernières années reposait sur une reliance entre spirituel et matériel ?
“Nous sommes dans une transition d’époque”
Les deux conférenciers abordent la crise du Covid en tant qu’émergence d’un problème systémique en gestation depuis un certain temps. Ils s’intéressent à la façon dont cette logique systémique s’est dupliquée dans d’autres crises comme la guerre en Ukraine, le réchauffement climatique, le conflit israélo-palestinien…
À l’aide de ses connaissances en science et en psychanalyse, Philippe Bobola utilise l’outil de la systémique – un ensemble d’éléments mis en lien les uns avec les autres – pour donner du relief aux lois propres à tous les systèmes, et ainsi analyser la crise actuelle :
Pour la systémique, tout est système : de l’atome au cosmos. Et tout système obéit à des lois. (…) Une caractéristique des systèmes totalitaires, c’est qu’ils développent une politique contraire aux lois du vivant.
De son côté, Jean-Dominique Michel se réfère notamment à Michel Maffesoli pour souligner que :
Nous sommes dans une transition d’époque. L’époque moderne est terminée et une nouvelle époque est en train de s’ouvrir. Dans cette transition, il y a des périodes où tout ce qui a pré-existé se désorganise complètement. Durant ces périodes qui séparent deux époques, nous observons une mécanisation et une déshumanisation du monde, telle une machine folle qui s’emballe… La conscience dans ces systèmes devient de plus en plus absente.
“La science est devenue une religion”
Mais tous les systèmes sont reliés. Selon Philippe Bobola, le système matériel est relié à d’autres dimensions.
En physique quantique, un atome possède une dimension corpusculaire et une dimension vibratoire. Nous vivons simultanément dans deux temps : un temps qui s’appelle l’incarnation, et une autre partie de nous vit dans un autre temps qu’on pourrait appeler la dimension spirituelle, qui n’est pas incarnée. La logique matérielle et la logique spirituelle sont deux façons d’aborder le monde.
Il rappelle que suite à la Seconde Guerre mondiale, nous avons vu un déclin de la spiritualité.
La science et la technique ont remplacé la spiritualité. La science a combattu la religion, et maintenant la science est devenue elle-même une religion.
Avec le conflit israélo-palestinien, nous voyons une volonté d’atomiser les croyances, les idéologies. Aujourd’hui qu’est-ce qu’il reste : la spiritualité.
Jean-Dominique Michel se réjouit de toutes les expériences de construction intérieure que les épreuves peuvent nous faire vivre.
LA bonne nouvelle, c’est que le temps nous fait vivre beaucoup d’épreuves. Les gains et la moisson sont à la hauteur de l’apprêté de ce à quoi nous sommes confrontés.
Il encourage chacun à préserver sa sensibilité et un regard émerveillé sur le monde:
Dans cette démarche, il vient en moi quelque chose de plus grand qui va me libérer de moi-même et me faire advenir à quelque chose de plus libre et de beaucoup plus grand.
Pour aller plus loin
- Découvrir le nouveau livre Autopsie d’un désastre de Jean-Dominique Michel,
préfacé par le Pr Raoult - Découvrir les activités de Philippe Bobola : www.unitedusavoir.com
