Reprendre le volant de notre vie

Nous arrivons clairement à la fin d’une époque. C’est le constat commun, qui ressort de notre second entretien avec Philippe Bobola et Jean-Dominique Michel. La crise nous incite à imaginer ENSEMBLE un monde désirable.

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Nous sortons d’un individualisme de consommateur isolé dans un confort illusoire, pour entrer dans une vie davantage remplie de sens et d’entraide. «On passe du moi-je au NOUS», résume Jean-Dominique Michel, anthropologue et expert de la corruption dans le système de santé.

Mais cette «évolution naturelle de notre espèce» ne se produit pas sans fortes turbulences, comme le montrent les crises actuelles : sanitaire, guerrière, énergétique, alimentaire, financière, démocratique…

Pour nous faire bouger, rien de tel que le danger

Pour surmonter l’angoisse diffuse face à des menaces impalpables, rien de tel qu’un danger concret pour mobiliser notre adrénaline, relève Philippe Bobola, physicien, biologiste, anthropologue et psychanalyste. Un danger comme la perte de la liberté d’opinion divergente et le contrôle croissant des populations via la technologie.

Résister ensemble à ces dérives potentielles, imaginer et créer ensemble un monde désirable, c’est cela qui peut nous libérer de la peur, de la colère, de la frustration : un nettoyage salutaire de notre univers émotionnel chargé d’angoisse et d’impuissance.

«Là où le danger croît, les moyens d’y faire face croissent aussi», ajoute Bobola.

Qu’est-ce qui nous bloque?

Jean-Dominique Michel voit pourtant un très large consensus sur ce que pourrait être une société désirable. Non pas basée sur une égalité théorique, mais sur une vie plus locale, créative, autosuffisante. «Pourquoi n’y parvenons-nous pas», demande-t-il ? Parce que nous sommes incapables de nous prémunir contre une minorité de gens obsédés par le pouvoir et la richesse.

Sortir de cette impasse, c’est trouver chacun son chemin intérieur qui dit STOP à cette dictature de l’homme-machine. C’est retrouver les valeurs des peuples premiers, connectés aux forces naturelles, à la joie, au consensus social.

Dans ce sens, les deux intervenants proposent des outils pour reprendre le volant de notre vie:

• Jean-Dominique Michel a développé une formation en salutogénèse pour être lucide et tenir bon face à l’adversité : «C’est une pédagogie du pire, nous n’avons pas d’autre choix que devenir collectivement plus intelligents !»

• Philippe Bobola enseigne l’unité du savoir : mieux comprendre les interactions du monde où nous vivons, développer une pratique pour sortir des blocages. Par exemple des psychodrames ou des constellations familiales.

Bref, on peut soit fuir la crise, mais celle-ci nous rattrapera… soit voir la crise comme une opportunité qui éclaire nos zones d’ombre.

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