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Vaccin et pass sanitaire: la fin du «modèle israélien»

L’Etat avait tout misé sur la vaccination à marche forcée, en inaugurant l’abonnement aux rappels illimités. Mais le désenchantement de la 4e dose, qui coïncide avec une montée en flèche des cas et des décès, semble siffler la fin de la partie dans ce pays qui était aussi le pionnier mondial du pass sanitaire. Lequel est en grande partie supprimé dès le 6 février.

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Israël met fin, dès dimanche 6 février, à l’obligation de présenter un pass sanitaire dans un grand nombre de lieux, notamment les restaurants, les cinémas et les hôtels. Ce changement signifie que ces endroits sont à nouveau accessibles aux personnes non vaccinées contre le Covid. Parallèlement, plusieurs hôpitaux et responsables sanitaires admettent publiquement que le nombre de vaccinés parmi les cas graves atteint jusqu’à 80%.

Une preuve de vaccination ou de guérison sera toujours exigée pour les grands événements, tels que les mariages ou les fêtes, selon le changement de politique approuvé le 1er février par le cabinet israélien chargé de la lutte contre le coronavirus.

La stratégie Covid d’Israël avait servi de modèle pour les pays «durs»

En outre, l’obligation de passer un test Covid-19 au départ d’Israël est supprimée à partir du 6 février. Les passagers à l’arrivée devront, en revanche, toujours présenter la preuve d’un test négatif.

En février 2021, Israël avait été l’un des premiers pays au monde à introduire un système de pass sanitaire face à la crise du coronavirus. Ce laissez-passer, qui prouve le statut d’une personne au regard du coronavirus, était nécessaire pour entrer dans de nombreux commerces et lieux de divertissement. Il a servi de modèle à des pays “durs” comme l’Australie, l’Autriche et le Canada, ainsi que beaucoup d’autres pays occidentaux.

Ces allégements interviennent au moment où l’État hébreu, qui avait lancé en décembre 2020 une vaste campagne de vaccination et introduit dès février 2021 le pass sanitaire, enregistre des records de contaminations liées à la propagation du variant Omicron. Quelque 60.000 nouveaux cas de Covid-19 ont été enregistrés chaque jour début février et 2618 patients sont hospitalisés, selon les données du ministère de la Santé.

Nombre quotidien de cas, d’hospitalisations, de patients aux soins intensifs (ICU) et de décès par million d’habitants

Ce sont les cas graves vaccinés qui encombrent les hôpitaux

«80% des cas graves sont complètement vaccinés». C’est ce qu’affirme le Pr Yaakov Jerris, directeur de l’unité coronavirus à l’Hôpital Ichilov (Tel Aviv Sourasky Medical Center), un établissement de pointe dans les soins multidisciplinaires. Le vaccin n’a aucune incidence sur l’évolution sévère de la maladie, estime-t-il.
Les hôpitaux israéliens sont-ils surchargés par des non-vaccinés? La situation est complétement inverse, répond Yaakov Jerris sur la chaîne Channel 13 News: «La plupart de nos cas graves ont eu au moins 3 injections.»

A cause du ou avec le?

Jerris a également révélé, lors d’une session avec des ministres le 30 janvier, la confusion dans la déclaration des cas: «La définition. d’un cas grave est un problème. Ainsi, un patient ayant une maladie pulmonaire chronique, avec un bas niveau d’oxygène, s’ïl est maintenant testé positif au Covid, cela fait de lui un “cas grave de coronavirus”, mais c’est erroné.»
La part de malades infectés par le Covid mais hospitalisés pour un autre motif a augmenté ces dernières semaines en Israël. «Une grande partie de la population hospitalisée va être infectée avec Omicron, et une partie d’entre elles va décéder. Mais distinguer les décès à cause du Covid et ceux avec le Covid comme facteur aggravant (ou pas), cela prendra du temps», indique au Parisien Michaël Edelstein, épidémiologiste à l’Université Bar-Ilan de Tel-Aviv.

Le vaccin moins efficace

Plusieurs études montrent aussi qu’après deux injections, l’efficacité du vaccin diminue au fil des mois, également contre les formes graves. Et les variants, comme Omicron, y sont pour quelque chose. Visiblement, le succès de la campagne de quatrième dose n’est pas au rendez-vous. « Ce n’est pas un succès colossal car l’efficacité supplémentaire n’est pas énorme, avoue Michael Edelstein qui y voit surtout une occasion «de fortement protéger les personnes très vulnérables pendant une période critique».

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